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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/20

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trop véritable : dix-huit mois après ce malheur, ma mère perdit le jour en me le donnant.

M. d’Irini avait une sœur dont il ne s’était jamais séparé ; Rosa, c’était son nom, était mariée depuis plusieurs années, et vivait avec son époux dans l’union la plus parfaite ; ils venaient de perdre un enfant chéri que ma tante nourrissait encore. Rosa était douée d’autant de sensibilité que son frère en avait peu ; elle oublia sa propre douleur pour ne s’occuper que de moi : Pauvre petite ! dit-elle, en me pressant dans ses bras, combien ton sort me fait pitié ! Tu perds en naissant un être qui t’aurait chérie et prodigué les soins les plus tendres ; tu ne sauras jamais ce que c’est qu’une mère, et combien il est doux de l’aimer ! Mais, non,