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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/235

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moi, et nous étions souvent accompagnées par des personnes qui venaient dîner à la maison. Un soir que nous nous étions plus écartées qu’à l’ordinaire, nous entendîmes les cris d’une femme que l’on semblait maltraiter : nous n’avions avec nous qu’un seul homme ; mais consultant plutôt son courage que la prudence, il s’élança du côté d’où partaient les cris ; nous étions très-près de la victime : le bruit que nous fîmes en approchant, mit en fuite le scélérat qui semblait en vouloir en même temps à sa vie et à son honneur ; jamais spectacle ne fut plus touchant que celui qui frappa nos regards. Une femme d’environ vingt ans, belle comme les amours, était couchée sur l’herbe, où elle semblait prête à mourir d’effroi ; de longs cheveux cendrés flottaient en désordre