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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/243

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Mes regrets furent si vifs, qu’ils ne purent être augmentés par la disposition que mon père avait faite de sa fortune, laquelle me laissait dans une entière dépendance. Entraîné par la préférence aveugle qu’il avait eu pour son fils, et qui lui avait toujours fait voir dans celui-ci les vertus qu’il lui désirait, il lui léguait tous ses biens, se reposait pour mon sort sur sa générosité, et se contentait de l’exhorter à avoir toujours pour moi l’amitié d’un frère.

Victor fut sitôt consolé, que j’imaginai qu’il me cachait sa douleur dans la crainte d’aigrir la mienne. Il m’assura que mon père, en le faisant l’arbitre de mon sort, avait rendu justice à son cœur ; qu’il ne se regardait que comme le dépositaire de sa fortune, et qu’elle