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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/244

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m’appartenait autant qu’à lui. Tous mes désirs, me disait-il, se bornent à te rendre heureuse, et pour prix de mes soins, je ne demande que ton amour ; me doutant peu du sens qu’il attachait à ce mot, ma bouche et mon cœur répétaient à chaque moment le serment de l’aimer toujours.

Nous vivions dans la solitude la plus absolue ; mais je trouvais en lui tout ce que je désirais ; chaque jour son amitié semblait prendre de nouvelles forces, et bientôt les témoignages en devinrent si vifs, qu’ils commencèrent à m’alarmer. Je sentais que l’amour fraternel ne pouvait surpasser ce que j’éprouvais au fond de mon cœur, et pourtant j’étais loin de partager les transports que Victor faisait éclater.

Il savait que j’aimais beaucoup la