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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/255

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l’une ni l’autre, je restai quelque temps avec elle. Dès que nous fûmes seules, je lui dépeignis, avec mes manières ingénues et caressantes, combien elle m’avait intéressée. Mélanie avait cessé pour moi d’être étrangère, dès l’instant qu’elle était entrée dans la chambre de Céline. Cet endroit me rappelait si vivement mon amie, et les entretiens que j’avais avec elle, qui souvent duraient une partie de la nuit, que je croyais la voir et lui parler encore. Cette illusion prêtait tant de force et d’intérêt à tous mes discours, que je fis passer dans le cœur de Mélanie une partie des douces sensations dont le mien était plein. Ses beaux yeux étaient encore humides de larmes ; mais la douleur ne les faisait plus couler, c’étaient les pleurs de la sensibilité.