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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/292

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vrer au triste plaisir de répandre des larmes en liberté.

Il me serait impossible d’exprimer les regrets que cette séparation me causa : j’avais trouvé dans Rosine tout ce qui peut charmer dans une amie ; ses égaremens n’excitaient en moi que la pitié, et n’altéraient en rien mon attachement pour elle. En quoi, me disais-je, Rosine est-elle plus blâmable d’avoir subi les lois de l’impérieuse nécessité, que mille autres femmes qui, guidées par leurs seuls caprices, se livrent sans remords aux mêmes excès, mais que leur rang ou leur fortune mettent à l’abri de la censure ?

Quelque vive que fût ma douleur, elle ne put égaler celle de M. Dorset. Quoiqu’on lui eût appris ce fatal événement avec tous les ménagemens possibles, son désespoir fut si grand,