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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/310

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nombreuse ni moins folâtre que l’année précédente. J’étais toujours fêtée chez elle ; mais elle semblait enfin se lasser de l’enthousiasme que j’excitais. Rien ne plaisait autant que mon extrême ingénuité ; je disais les choses les plus piquantes avec un si grand air d’innocence, que les plus clairvoyans y étaient trompés. Ce contraste donnait tant de sel à mes saillies, qu’on s’en amusait de plus en plus. Céline ne pouvait me pardonner de fixer sur moi tous les regards ; chaque hommage que l’on me rendait était, selon elle, un vol fait à ses charmes. Elle se repentait de m’avoir admise dans une si grande intimité, et surtout de m’avoir confié ses secrets, car c’était le seul motif qui l’empêchait de rompre avec moi. Pour une femme aussi prudente, c’était