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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/313

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doir, en favorisant sa témérité, semblait la rendre plus pardonnable. À chaque instant je devenais moins farouche ; la voix du plaisir commençait à se faire entendre à mon cœur, et je me livrais, avec une espèce de délire, à tous les jeux du folâtre Camille. Nous fîmes assaut de blancheur ; malgré la finesse de sa peau, la mienne était encore plus belle ; il convoitait depuis long-temps deux jolies pommes d’ivoire que je n’avais pas encore voulu lui livrer. Il s’avisa de me dire, en me montrant deux petits boutons de rose, que je n’en possédais pas d’aussi jolis ; aussitôt, piquée du défi, j’écartai mon fichu, et je lui prouvai que je ne l’emportais pas moins par le coloris que par la blancheur. L’heureux Camille, au comble de ses vœux, couvrit mon sein de ses brûlans baisers.