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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/335

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je m’étais promis, en résistant, était la haute idée qu’Adolphe en devait prendre de moi. Désolée de ne pas le voir, je voulus enfin en savoir la cause, et j’appris que depuis trois mois il avait quitté Marseille ; je ne peux dire combien cette nouvelle me désespéra ; le séjour de cette ville semblait m’avoir rendu tout l’amour que j’avais eu pour lui. Je n’ai jamais rien désiré modérément ; j’aurais donné la moitié de mon existence pour me trouver une heure avec Adolphe : voyant que j’essayais en vain de l’oublier, et que rien ne pouvait le remplacer près de moi, je résolus de lui écrire pour l’engager à hâter son retour. S’il m’aime encore, me disais-je, il volera dans les bras de sa Julie, et s’il ne vient pas, la certitude de n’être plus aimée me guérira bien vîte de mon fol