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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/351

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bout du jardin de mon père. Sans réfléchir à quoi je m’exposais, j’écrivis au mystérieux personnage un billet où je lui laissais voir l’étonnement que me causait sa conduite, et j’ajoutais que l’empressement que je daignais montrer à le connaître, en lui ôtant tout motif de crainte, ne lui en laissait aucun pour garder l’incognito.

Notre correspondance dura quelque temps, l’inconnu alléguait toujours la crainte de n’être pas aimé, et moi l’impossibilité de donner mon cœur à un homme que je ne connaissais pas. Ma curiosité était à son comble ; pour la satisfaire, j’aurais donné ma vie, c’est-là où l’on voulait m’amener. J’avais été quelques jours sans recevoir de lettres, je commençais à en concevoir de l’humeur, lorsque je