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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/355

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trouvez en moi qu’un homme prêt à vous pardonner si vous consentez à satisfaire ses désirs ; j’avoue que la vengeance est le seul motif qui m’ait porté à vous enlever ; j’ai cru que je détruirais à jamais le repos de votre père, en lui ravissant sa fille unique ; j’avais des projets dont l’idée seule maintenant me fait frémir ! mais Julie, adorable Julie ! daignez partager un amour, hélas ! trop indigne de vous ; et le malheureux Alberti ne vivra plus que pour vous adorer.

La personne d’Alberti n’avait rien qui pût contribuer à l’horreur que ses premières paroles m’avaient inspirée ; il avait au plus trente ans, sa taille était haute et bien prise, ses grands yeux noirs avaient un éclat que l’on pouvait à peine soutenir, sa bouche était vermeille et