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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/356

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garnie des plus belles dents du monde ; je ne pouvais douter de son esprit, ses lettres étaient très-bien écrites ; il voulait se venger de mon père, mon père était donc l’agresseur ? Alors l’action d’Alberti me paraissait moins criminelle, mon examen et mes réflexions furent aussi rapides que l’éclair ; et me voyant en sa puissance, je crus, comme le disait le frère de Mélanie, qu’il valait mieux subjuguer mon maître que de l’irriter.

Laissant donc de côté tous ces sentimens sublimes que ne manquent jamais d’avoir les héroïnes de romans, je ne rougis pas de baisser le ton, et j’eus le plaisir de voir à mes pieds celui que peut-être j’aurais été forcée d’implorer à genoux, si j’avais employé moins d’adresse.