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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/357

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Alberti me quitta aussi enchanté de mon esprit, que reconnaissant de la douceur que je lui avais montrée, douceur à laquelle il ne devait sûrement pas s’attendre. On m’enferma dans mon appartement, où je restai seule jusqu’au lendemain soir. Que cette journée me parut longue ! je n’en avais jamais passé de pareille ; je n’avais aucune ressource qui pût tromper l’ennui cruel dont j’étais dévorée, aucun livre, aucun instrument de musique : je m’en plaignis aux gens qui vinrent me servir ; mais je n’en fus pas plus avancée ; ils me répondirent que leur maître ne leur avait donné aucun ordre à ce sujet.

Ce fut avec une véritable impatience que j’attendis l’arrivée d’Alberti. Il m’avait dit qu’il reviendrait le soir ; ma solitude me déplaisait