Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/358

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 91 )

tellement, que sa présence même me semblait devoir l’embellir. Son intention, en me privant de toute espèce de distraction, avait été de se faire désirer : ce moyen était infaillible.

Alberti revint le soir comme il l’avait promis. Sa parure était recherchée ; mais il avait un air sauvage qui me fit douter qu’il eût pris ce soin pour me plaire. La colère, le désir et la crainte se peignaient tour-à-tour dans ses traits ; et cet homme que la veille je croyais avoir soumis, me paraissait plus redoutable que jamais.

J’avoue que je me sentis intimidée ; je craignais que les projets affreux dont il m’avait parlé le jour précédent, ne lui revinssent à l’esprit. Je me gardai bien de lui laisser apercevoir mes soupçons, et je