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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/359

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m’efforçai de dissiper la rêverie à laquelle il était en proie. Mes soins furent inutiles, à peine en étais-je écoutée. La contagion me gagna, et nous gardâmes tous deux le silence. Soudain Alberti se leva d’un air égaré, et jetant sur moi des regards terribles : Oui, s’écria-t-il, elle périra !

— Quelque coupable que soit mon père, m’écriai-je, craignez de vous rendre encore plus coupable en me faisant subir les peines d’un crime que j’ignore ! Hé ! comment pouvez-vous m’en rendre responsable, moi qui vous aimai avant de vous connaître, et qui vous aime encore après avoir acquis le droit de vous haïr ! Vous m’aimiez ! vous pourriez m’aimer encore ! répéta-t-il avec émotion ; ah ! Julie, si je pouvais me le persua-