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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/361

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Mais quelle fut ma surprise, lorsqu’au lieu de cette voix foudroyante, qui avait porté la mort dans tous mes sens, Alberti m’adressa la parole avec des accens qui pénétraient jusqu’à mon cœur. Ô vous que je voudrais haïr, et que je ne puis qu’aimer ! me disait-il en me pressant sur son sein, Julie, pardonnez-moi des fureurs que vous seule étiez capable d’adoucir ; si vous connaissiez l’étendue de mes maux, si vous saviez ! Mais à quoi servirait-il de vous apprendre ce fatal secret, je suis maintenant pour vous un objet de crainte, je ne serais plus qu’un objet de mépris ! Julie, Julie ! il pousse un soupir qui retentit jusqu’au fond de mon cœur. Pendant mon évanouissement, il s’était emparé de moi en vainqueur, sa bouche se colla sur la mienne, sa main