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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/364

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faite ; j’attirai doucement Alberti vers moi, sa bouche ne pouvait se détacher du sanctuaire de l’amour. Enfin, je respirai de nouveau son haleine ; tout mon corps tressaillit en se sentant pressé par le sien, je serrais entre mes bras ce fardeau précieux. Mais ce bonheur suprême, qui nous met au niveau des dieux, cette jouissance unique que j’avais si souvent refusée et que j’étais prête à implorer, hélas ! je la désirais en vain ! Alberti semblait vouloir venger son sexe ; je l’aurais cru, si des larmes brûlantes, qui tombèrent sur mon sein, ne m’avaient convaincue qu’il souffrait encore plus que moi.

N’écoutant plus que les transports qui m’animaient, je voulus connaître la cause de la singulière conduite d’Alberti ; ma main, retenue