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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/374

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fantaisies singulières surpassaient encore ce que j’avais imaginé jusque-là. Cependant, malgré les raffinemens que nous employâmes l’un et l’autre pour tromper nos sens, je n’éprouvai plus ces transports délicieux qui, la première fois, avaient su triompher de ma raison. Pas un seul moment de délire ne vint m’offrir l’image du bonheur. Je ne regrettais pas la réalité, mais je déplorais la perte de l’illusion. Cette jouissance, dont j’étais privée, acquérait à mes yeux un charme que je ne lui avait jamais attribué. Je pouvais bien renoncer à la félicité suprême, lorsque j’avais la gloire de la résistance ; mais lorsqu’on est privé du triomphe, il faut au moins trouver le plaisir.

Alberti me fit conduire au même endroit où l’on m’avait prise, et