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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/403

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s’aperçut bientôt de la préférence qu’avait obtenue le marquis ; mes amans, désespérés, allèrent se consoler ailleurs, mais à peine m’aperçus-je de leur fuite. Bellegrade était avec moi, toujours avec moi, et pourtant j’aimais assez !

L’amour que j’avais eu pour mes autres amans n’était rien en comparaison de celui que j’éprouvais pour le marquis, ou plutôt cet amour était d’une espèce absolument différente ; avec lui, ce n’était pas mes sens qui étaient émus, c’était mon âme ; elle semblait vouloir s’identifier avec la sienne, elle volait au-devant de ses pensées, de ses désirs ; pour la première fois, je sentais le besoin de cette douce confiance, que je n’avais jamais connue ; Bellegrade, en me la dépeignant, me l’avait inspirée ; lors-