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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/410

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imprima un baiser. Dieux, quel baiser ! je portai envie à cette heureuse main, et pourtant elle ne devait son bonheur qu’à celui de m’avoir touchée.

Une autre fois, assis l’un près de l’autre sur un sopha, nous examinions, en apparence très-froidement, une collection de mes dessins ; je posai par hasard la main sur ses genoux, il tressaillit : je voulus aussitôt retirer ma main, qui, soit par maladresse, soit par instinct, se heurta sur son passage contre quelque chose qui me fit tressaillir à mon tour. Qu’avez-vous donc ? me dit Octave en rougissant. Je ne répondis rien ; mais ma main ne s’égara plus.

L’habitude de nous voir fit perdre à mon jeune amant une partie de sa timidité, et à moi une partie de ma