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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/411

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confiance. Je me surprenais souvent répondant par des soupirs aux soupirs d’Octave ; nos yeux se rencontraient toujours, sa main ne fuyait plus la mienne, souvent son genou pressait le mien… Mais jamais un mot d’amour n’était sorti de sa bouche.

Sans doute il ne m’aime pas, me disais-je (et cette idée me faisait soupirer) ; mais quand il m’aimerait, l’excès de sa timidité ne serait-il pas suffisant pour m’ôter toute inquiétude ? D’ailleurs j’aime tant Bellegrade, qu’aucune autre passion ne pourrait affaiblir dans mon cœur celle qu’il a su m’inspirer. C’est ainsi que je cherchais à me rassurer contre les progrès d’un amour naissant ; mais il était déjà trop tard.

Octave, plus hardi chaque jour, me donnait en rougissant des bai-