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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/427

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avec la rapidité du plaisir, et pourtant ces vives caresses, si précieuses aux amans, ne les embellissaient pas. Nos âmes jouissaient seules. Nous anticipions sans doute sur notre félicité à venir. Le bonheur que nous éprouvions ne pouvait être comparé qu’à celui des esprits célestes. Si Bellegrade posait la main sur mon cœur, c’était parce que son battement précipité lui prouvait mon amour : s’il me donnait un baiser, c’était pour unir son âme à la mienne. Il me pressait sur son sein ; mais n’y presse-t-on pas sa sœur ? Un jour que, seuls dans mon boudoir, nous nous livrions à ces douces extases, je mis dans mes discours plus de feu qu’à l’ordinaire, plus d’amour dans mes caresses : l’heureux désordre qui régnait dans ma parure était un chef-d’œu-