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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/428

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vre de l’art ; tout en moi excitait le désir, et rien n’effarouchait la pudeur.

Bellegrade regardait avec ravissement ce que sa main osait à peine effleurer. Désolée de sa retenue, mais voyant briller dans ses yeux tous les feux du désir, j’eus recours à un étouffement, qui m’obligea de me desserrer. Bellegrade, inquiet, coupe lacets et cordons, et deux globes d’ivoire, qu’il n’avait fait que deviner, s’offrent tout entiers à sa vue.

Mon mal se passe ; mais j’en éprouve encore quelques atteintes ; un léger frottement me soulagerait… Bellegrade s’empresse de me guérir. Respect, vertu, délicatesse, quel est donc votre pouvoir, si l’image, de la volupté suffit pour vous anéantir !