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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/430

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truit l’illusion fatale qui s’était emparée de mes sens. Pardonne, ô ma tendre amie ! cette erreur d’un moment ; sois touchée des regrets qu’elle me cause !

Que faire avec un pareil homme ? Je m’y perdais, mon dépit était à son comble. Heureusement Bellegrade prit le change : le pauvre marquis n’attribua ma colère qu’à l’excès de sa témérité. Ah ! comment, à trente ans, ne savait-il pas qu’en pareille circonstance, le seul moyen d’appaiser une femme c’est de doubler l’outrage !

Je fis encore plusieurs tentatives ; mais la crainte de laisser deviner mes desseins à Bellegrade m’empêcha de les pousser aussi loin. Un jour cependant, m’étant levée plus tard qu’à l’ordinaire, Bellegrade fut très-étonné de me trouver en-