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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/458

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santé ranima les roses de la jeunesse. Je n’avais plus cette gaîté piquante qui fait rendre les armes tout en badinant. Une douce mélancolie l’avait remplacée ; mais j’en étais plus intéressante. Le règne de Bellegrade avait fait envoler les amours ; après sa perte, ils revinrent en folâtrant me consoler de mon veuvage.

Octave, qui n’était plus que mon ami, se montra plus jaloux sous ce titre qu’il ne l’avait été lorsqu’il était mon amant. Accoutumée à ses soins délicats, à sa conversation toujours intéressante, je me gardai bien de l’éloigner de moi, comme j’avais l’habitude de faire toutes les fois qu’un amant devenait incommode. Bientôt l’amour, qui s’était déguisé sous les traits de l’amitié, reparut en vainqueur sous les siens. Pour