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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/459

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la première fois je fus fâchée d’inspirer des désirs, et presque irritée de l’aveu que l’on osait m’en faire. Mais Octave connaissait trop bien tous les replis de mon cœur, pour s’étonner de la manière dont je l’écoutais. C’était l’effet d’une blessure encore mal cicatrisée, qui cause une vive douleur au moindre choc.

Je m’accoutumai sans peine à entendre de la bouche d’Octave des protestations d’amour, qui m’avaient tant de fois comblé de plaisir. Sa passion parvint à rallumer la mienne, et nos doux ébats recommencèrent. Octave est l’homme que j’ai aimé le plus long-temps et avec le plus de violence. Pendant deux années entières je fus sa maîtresse et son amie. Il m’aimait si éperdûment,