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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/50

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n’y plus revenir et d’oublier Adolphe et ses baisers, lorsque je l’aperçus accourant vers moi, d’un air satisfait qui semblait dire : je suis sûr du plaisir que je vais causer ! Je ne sais pourquoi cet air me déplut, et, déjà coquette avant que de connaître l’étendue de ce mot, je résolus sur-le-champ de le faire repentir de cet excès d’assurance.

Au lieu de répondre à ses caresses comme je l’avais fait la première fois, je m’éloignai de lui d’un air froid et dédaigneux, et je jouai si bien l’indifférence, qu’Adolphe en fut la dupe. Ne pouvant deviner la cause d’un changement aussi peu naturel, il me demanda d’un air modeste s’il avait eu le malheur de me déplaire. Contente de lui en avoir si bien imposé, et trouvant que je perdais beaucoup à cet air