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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/501

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mais cela ne détruit pas la bonté de mes principes. Si j’ai fait l’insigne folie de tirer quelques hommes de la foule, ce n’est pas qu’aucun d’eux m’ait jamais inspiré ni d’amour ni de désirs. J’ai vingt-cinq ans, je suis veuve et très-riche, je ne puis me passer d’un sigisbé ; c’est sous ce rapport que je considère mes amans. Le besoin d’avoir un homme à mes ordres peut seul me décider à l’honorer de ma bienveillance ; aussi le plus laid magot me conviendrait-il autant qu’un Adonis, si je ne retirais de la possession de ce dernier le plaisir d’exciter l’envie. C’est cette même raison qui m’engage à ne choisir mes amans que dans le rang le plus élevé. Plus un homme est chéri des femmes et plus je trouve de plaisir à me l’approprier exclusivement ; mais