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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/507

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vous l’ai dit, quiconque aspire à me plaire, doit payer le plus léger espoir de l’abnégation de ses volontés. Plus j’accorde de faveurs, et plus je deviens exigeante. Je sais que c’est m’écarter de la route ordinaire ; mais un bienfaiteur n’est-il pas toujours au-dessus de celui qu’il oblige ? Pourquoi les femmes seules perdraient-elles le fruit de leur bonté ? Tant que je daignerai couronner vos désirs, je prétends régner seule. Choisissez maintenant entre Versac et moi.

— Tu m’enchantes, me dit Caroline en m’embrassant, tu es la première femme qui ose me parler ainsi ; toutes n’étaient que de viles esclaves qui étouffaient mes désirs dès leur naissance, par l’empressement qu’elles montraient à s’y soumettre.