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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/58

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pourrai-je vivre sans toi ? tu me regretteras, ma douce amie ; le premier objet que nous aimons se grave dans notre cœur en traits ineffaçables ; tu pourras me faire mille infidélités, mais tu ne m’oublieras jamais. Oh ! mon amie, lorsque tu seras dans les bras d’un autre qui ne t’aimera pas assez pour respecter ton innocence ; lorsque tu seras initiée à tous les secrets de la volupté, et que tu connaîtras le pouvoir qu’elle a sur nos sens, alors ressouviens-toi d’Adolphe, et songe au sacrifice qu’il t’a fait en renonçant par un excès d’amour au plus grand de tous les plaisirs.

Je ne compris pas alors le sens de ce discours, je crus seulement qu’Adolphe était jaloux, et je tâchai de le rassurer par tous les