Aller au contenu

Page:Claudine a l'Ecole.pdf/138

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
118
claudine à l’école

— Mais moi, j’ai les caiens que je t’ai gagnés. Viens, on va faire une poursuite.

Poursuite très animée ; les caiens reçoivent des chocs à les faire éclater. Pendant que je vise longuement pour un coup difficile : « Houche ! » fait Anaïs, « regarde ! »

C’est Rabastens qui entre dans la cour. Si tôt, nous pouvons nous en étonner. D’ailleurs, le plus beau des Antonin est déjà pomponné et luisant ; — trop luisant. Sa figure s’éclaire à ma vue, et il vient droit à nous.

— Mesdemoiselles !… Que l’animation du jeu vous élumine de belles couleurs, mademoiselle Claudine !

Ce pataud est-il assez ridicule ! Toutefois, pour vexer la grande Anaïs, je le regarde avec complaisance, et je cambre ma taille en faisant battre mes cils.

— Monsieur, qui vous amène si tôt chez nous ? Ces demoiselles sont encore dans leurs appartements.

— Justement, je ne sais pas bien ce que je viens dire, sinon que le fiancé de Mlle Aimée, n’a pas dîné hier soir avé nous ; des gens affirment l’avoir rencontré l’air souffrant, en tous cas il n’est pas encore rentré ; je le crois en mauvaise passe, et je voudrais avertir Mlle Lanthenay de l’état maladif de son fiancé.

« L’état maladif de son fiancé… » Il s’exprime bien, ce Marseillais ! Il devrait s’établir « annon-