la salle. Et la séance s’achève au milieu d’un silence irréprochable.
On nous met dehors, enfiévrées et bruyantes à l’idée que nous viendrons lire ce soir, sur une grande liste clouée à la porte, les noms des candidates admises à l’oral du lendemain. Mlle Sergent nous contient avec peine ; nous bavardons insupportablement.
— Tu viendras voir les noms, Marie ?
— Non, tiens ! Si je n’y étais pas, les autres se moqueraient de moi.
— Moi, dit Anaïs, j’y viendrai ! Je veux voir les têtes de celles qui ne seront pas admises.
— Et si tu en étais, de celles-là ?
— Eh bien, je ne porte pas mon nom écrit sur mon front, et je saurais faire une figure contente pour que les autres ne prennent pas des airs de pitié.
— Assez ! Vous me rompez la cervelle, fait brusquement Mlle Sergent ; vous verrez ce que vous verrez, et prenez garde que je vienne seule, ce soir, lire les noms sur la porte. D’abord, nous ne rentrons pas à l’hôtel, je n’ai pas envie de faire deux fois de plus cette trotte ; nous dînons au restaurant.
Elle demande une salle réservée. Dans l’espèce de cabine de bains qu’on nous assigne, où le jour tombe tristement d’en haut, notre effervescence s’éteint ; nous mangeons comme autant de petits