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claudine à l’école

titutrice mortifiée : « Ma foi, voui, que j’aime mieux garder les vaches chez papa, et pis que je reviendrai plus ici, et pis que je prendrai le train de deux heures… »

Dans la classe, ses camarades parlent du « regrettable incident », sérieuses et blâmantes. « Ma chère, crois-tu qu’elle est bête ! Ma chère, on m’aurait demandé une question aussi facile, je serais trop contente, ma chère ! »

Mlle Claudine !

C’est le vieux Lerouge qui me réclame. Aïe ! l’arithmétique… Une chance qu’il a l’air d’un bon papa… Tout de suite je vois qu’il ne me fera pas de mal.

— Voyons, mon enfant, vous me direz bien quelque chose sur les triangles rectangles ?

— Oui, Monsieur, quoique, eux, ils ne me disent pas grand’chose.

— Bah ! bah ! vous les faites plus mauvais qu’ils sont. Voyons, construisez-moi un triangle rectangle sur ce tableau noir, et puis vous lui donnerez des dimensions, et puis vous me parlerez gentiment du carré de l’hypoténuse…

Il faudrait y tenir pour se faire recaler par un homme comme ça ! Aussi je suis plus douce qu’un mouton à collier rose, et je dis tout ce que je sais. C’est vite fait, d’ailleurs.

— Mais ça va très bien ! Dites-moi encore comment on reconnaît qu’un nombre est divisible par 2, et je vous tiens quitte.