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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/248

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claudine à l’école

Je dégoise : « somme de ses chiffres… condition nécessaire… suffisante. »

— Allez, mon enfant, ça suffit.

Je me lève en soupirant d’aise, je trouve derrière moi Luce qui dit : « Tu as de la chance, j’en suis contente pour toi. » Elle a dit ça gentiment : pour la première fois je lui caresse le cou sans malice. Bon ! Encore moi ! On n’a pas le temps de respirer !

Mlle Claudine !

C’est le porc-épic Lacroix, ça va chauffer ! Je m’installe, il me regarde par-dessus son lorgnon et dit : « Hha ! qu’est-ce que c’était que la guerre des Deux-Roses ? »

Pan ! collée du premier coup ! Je ne sais pas quinze mots sur la guerre des Deux-Roses. Après les noms des deux chefs de partis, je m’arrête.

— Et puis ? — Et puis ? — Et puis ?

Il m’agace, j’éclate :

— Et puis, ils se sont battus comme des chiffonniers, pendant longtemps, mais ça ne m’est pas resté dans la mémoire.

(Il me regarde stupéfait. Je vais recevoir quelque chose sur la tête, sûr !)

— C’est comme ça que vous apprenez l’Histoire, vous ?

— Pur chauvinisme, Monsieur ! L’histoire de France seule m’intéresse.

Chance inespérée : il rit !

— J’aime mieux avoir affaire à des impertinentes