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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/93

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claudine à l’école

que chose de soigné comme professeur, ce Rabastens ! Tant mieux ! Quand la Directrice n’assistera pas aux leçons, on pourra tout se permettre avec lui.)

— Oui, évidemment, Mademoiselle, mais si ces demoiselles veulent se donner un peu de peine, vous verrez qu’elles arriveront vite à en savoir assez pour répondre aux examens. On demande si peu de musique ! Vous le savez bien, n’est-ce pas ?

Tiens, tiens, il se rebiffe maintenant ? Impossible de mieux servir à la rousse qu’elle n’est pas capable de chanter une gamme. Elle comprend la rosserie et ses sombres yeux se détournent. Antonin remonte un peu dans mon estime, mais il vient de mal disposer Mlle Sergent qui lui dit, sèchement :

— Si vous voulez bien faire étudier encore un peu ces enfants ? J’aimerais assez qu’elles chantassent séparément, pour prendre un peu d’aplomb et de sûreté.

C’est au tour des jumelles, qui possèdent des voix inexistantes, incertaines, sans trop de sens du rythme, mais ces deux bêcheuses-là s’en tireront toujours, ça travaille d’une façon si exemplaire ! Je ne peux souffrir ces Jaubert, sages et modestes. Et je les vois d’ici travaillant chez elles, répétant soixante fois chaque exercice, avant de venir aux leçons du jeudi, irréprochables et sournoises.

Pour finir, Rabastens se « donne le plaisir »