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Page:Comment fut élaborée la Charte d'Amiens - Eugène MARTY-ROLLAN.pdf/11

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fugaces et changeantes, pour ne retenir que les intérêts de classe du prolétariat…, le but qu’il poursuit a un caractère de fixité et de permanence, sur lequel sont sans influence les relativités du présent, non plus que les divers aspects des différents régimes politiques. »

A l’époque, les militants, à la tête de la C.G.T., proclamaient que :

1° Le syndicalisme ne considère plus l’individu en tant que citoyen, il le prend en qualité de producteur ;

2° La déclaration des Droits de l’Homme ne suffit plus à résoudre les problèmes de la société contemporaine, il y faut une charte du travail, instituant à la fois une représentation des producteurs et une organisation de la production.

Par suite de l’approche de l’Exposition de 1900, le mouvement syndical a grandi, surtout à Paris. Le Pouvoir s’efforce de l’attirer à lui. Par des manœuvres habiles, le Gouvernement espère arriver, par la mainmise sur les Syndicats, à opposer la classe ouvrière groupée politiquement. Le Gouvernement veut devenir le maître absolu de l’action syndicale, grâce à une série de mesures législatives. Toutes ces tentatives de subordination ne tardent pas à provoquer un mouvement de répulsion chez beaucoup de militants. Il y a une vie syndicale agissante qui va s’efforcer de placer, de plus en plus, au premier plan les moyens de lutte, qui sont du domaine exclusif de la classe des travailleurs.

Quand nous aurons ajouté que déjà, vers 1898-1899, s’était marquée la réaction de la classe ouvrière contre l’influence déprimante de l’action politique sur les