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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/106

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contre l’ordinaire, les deux seurs n’avaient aucun des traits de leurs parens, et on les aurait prises pour les enfans d’une autre femme. Cette différence ne se bornait pas à leur extérieur, mais s’étendait également à leur esprit. Le père et la mère étaient d’une figure commune et d’un esprit borné ; les filles, au contraire, étaient très-belles, et, de plus, douées d’une intelligence remarquable. A peine avaient-elles atteint leur dixième année, qu’elles commencèrent à ressembler à de belles fleurs brillantes de rosée, ou à des herbes odoriférantes agitées par le zéphir ; leur beauté augmenta de jour en jour, à tel point qu’à quinze ans on ne pouvait les considérer sans émotion. Ce n’était pas seulement les jeunes gens qui devenaient amoureux d’elles ; les hommes d’un âge plus avancé reconnaissaient aussi le pouvoir de leurs charmes.