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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/187

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riches présens, et voulut le faire son premier ministre. Lui, qui sentait son incapacité très réelle, et qui vit qu’elle éclaterait dans un pareil emploi, prit la fuite, et vint se cacher dans ce lieu solitaire. Il n’y a qu’un mois que, se pro menant seul au bas de la montagne, il rencontra une jeune veuve occupée à faire sécher à coups d’éventail l’extrémité supérieure du tombeau de son mari, parce qu’elle ne devait se remarier que quand il serait sec. Tchouang l’acosta, la cajola, lui ôta des mains l’éventail, et se mit à en jouer pour lui plaire, en séchant au plus vite le tombeau. Ensuite il voulut retenir cet éventail comme un gage de son amitié, et l’apporta ici ; mais je le lui arrachai des mains et le mis en pièces. Étant sur le point de mourir, il remit cette histoire sur le tapis, ce qui nous brouilla encore ensemble. Quels bienfaits ai-je reçus de