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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/27

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nous la désirons. » Yo-tchouan, qui aspirait à devenir un Foung-kiun[1], ne voulut pas contrarier son fils, et sans y prendre garde, il dévia de ses principes. Il lui répondit : « Il n’est pas nécessaire de nous presser ; il y a dans cette rue même une maison et un jardin qui nous conviendront. Elle n’est pas encore complètement bâtie ; mais le jour où elle sera achevée sera inévitablement celui où elle sera vendue ; ainsi donc, vous et moi devons attendre encore un peu. » Le fils répliqua : « Quand les gens veulent vendre leurs maisons, ils n’en bâtissent point ; ceux qui les bâtissent n’ont pas intention de les vendre. Est-il probable qu’aussitôt que leur maison sera terminée, ils voudront s’en défaire ? Yo-tchouan dit : Où avez-vous pris ce raisonnement ? Sans

  1. C’est ainsi qu’on appelle ceux qui ont des fils parvenus à un rang éminent.