Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/29

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désirait que le voisin eût bientôt fini la sienne, afin de l’acquérir et d’y mettre la dernière main, selon sa fantaisie. Les plans de l’homme riche réussirent ; le résultat justifia ses discours. Il y a deux vers du Chi-king, qui sont applicables à ce cas :

A peine l’oiseau soigneux a-t-il achevé son nid,
Qu’un autre survient et s’en empare.

L’homme qui faisait bâtir descendait de Chun-hoa. Son nom de famille était Iu, son nom propre Hao, et son sur nom Sou-chin. Il se plaisait à lire des ouvrages de poésie, mais il n’aspirait point à devenir lui-même un littérateur distingué. Par indolence de caractère, il avait de l’aversion pour tout emploi, et il n’était pas taillé pour être mandarin. Il n’avait donc jamais désiré d’acquérir de la renommée, et il se contentait de chanter et de boire. De tels