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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/58

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avaient été rebutés par le mandarin, avaient laissé la honte succéder à leur ressentiment. Cependant ils complotaient toujours, et ils espéraient que Iu-sou-chin mourrait bientôt, et qu’avant peu il ne resterait de lui que son ombre solitaire. Alors ils pensaient qu’ils pourraient entrer dans sa maison la tête levée.

Qui se serait imaginé que, lorsqu’un homme riche avait deviné juste dans toutes ses conjectures, il y aurait seulement deux circonstances de vie et de mort, qui ne voudraient pas s’accorder avec ses calculs ? Non-seulement Iu-sou-chin ne mourut pas, mais encore ayant passé l’âge de soixante ans, il devint tout-à-coup fringant, et il eut un fils. Un grand nombre de convives vinrent aussitôt le féliciter, et se rassemblèrent dans les trois étages consacrés ; tous ils disaient « que c’était main-