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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/101

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lancer. Pouvois-je vous refuser quelque chose ? Mais je regardai votre départ comme le coup de la mort ; & sans les soins de la Fée, j’y aurois succombé. Pendant votre absence, cette généreuse Intelligence ne m’abandonna point. Elle me réserva de ma propre fureur, je m’y serois livré, n’osant me flatter que vous revinssiez. Le tems que vous aviez passé dans ce Palais rendoit mon premier état plus insupportable qu’il ne l’avoit été d’abord, puisque je me trouvois le plus malheureux de tous les hommes, sans espérance de pouvoir vous le faire connoître.

La plus douce de mes occupations étoit de parcourir les lieux où vous alliez le plus souvent ; mais mon chagrin redoubloit, en ne vous y voyant plus. Les soirs & les heures où j’avois le plaisir de vous entretenir