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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/124

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ma sœur fut obligée de rendre le sien, elle ne put montrer de faveurs que dans l’Isle heureuse & pour l’Isle heureuse.

« Plusieurs de nos Fées de mauvaise humeur blâmerent son procédé, c’est ce qui fit que notre Reine lui demanda par quelle raison elle bornoit son humeur bienfaisante à cette foible partie de la terre, puisqu’il ne lui étoit pas permis d’ignorer qu’une jeune Fée devoit beaucoup voyager, pour faire connoître à l’univers quelle est notre puissance & notre volonté.

« Comme cette loi n’étoit pas nouvelle, ma sœur n’eut pas de sujet d’en murmurer, ni de prétexte pour refuser d’obéir. Elle promit de s’y conformer. Mais l’impatience de vous revoir, la peur qu’on ne s’apperçut de son absence,