Aller au contenu

Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/153

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que cette petite créature étoit malade, & que le sommeil, où ses gardes étoient plongées, provenoit de la fatigue qu’elles avoient eues auprès d’elle. Je m’en approchai sans bruit dans le dessein de lui donner du soulagement, & je me faisois d’avance un plaisir de la surprise que ces femmes auroient eues en s’éveillant en trouvant leur malade guéri, sans savoir à quoi l’attribuer. Je m’empressois à tirer cet enfant de son berceau dans l’intention de lui souffler de la santé ; mais ma bonne volonté lui devint inutile, il expiroit au moment que je le touchai.

« Cette mort dans l’instant m’inspira le désir d’en profiter, & de mettre ma niéce à sa place, si la bonne fortune vouloit que ce fût une fille. Je fus assez heureuse pour que