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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/181

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en furent ravis, tandis que les Sœurs en sentirent une douloureuse jalousie ; mais elles la déguiserent sous les apparences d’une feinte satisfaction, dont personne ne fut la dupe. Cependant on feignit de les croire sinceres. Pour les Amans, que l’espérance de posséder la Belle avoient rendus inconstans, & qui n’étoient rentrés dans leurs premieres chaînes qu’en désesperant de l’obtenir ne savoient qu’imaginer.

Le Marchand ne put s’empêcher de pleurer, sans pouvoir décider si ses larmes provenoient du plaisir de voir le bonheur de la Belle, ou de la douleur de perdre une fille si parfaite. Ses Fils étoient agités par les mêmes sentimens. La Belle extrêmement sensible au témoignage de leur tendresse, supplia ceux de qui elle dépendoit alors, ainsi