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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/175

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ACTE II.


Scène première.

GÉRONTE, CLARICE, ISABELLE.
CLARICE.

375Je sais qu’il vaut beaucoup étant sorti de vous ;
Mais, Monsieur, sans le voir accepter un époux,
Par quelque haut récit qu’on en soit conviée,
C’est grande avidité de se voir mariée.
D’ailleurs, en recevoir visite et compliment[1],
380Et lui permettre accès en qualité d’amant,
À moins qu’à vos projets un plein effet réponde,
Ce seroit trop donner à discourir au monde.
Trouvez donc un moyen de me le faire voir,
Sans m’exposer au blâme, et manquer au devoir.

GÉRONTE.

385Oui, vous avez raison, belle et sage Clarice :
Ce que vous m’ordonnez est la même justice[2] ;
Et comme c’est à nous à subir votre loi,
Je reviens tout à l’heure, et Dorante avec moi.
Je le tiendrai longtemps dessous votre fenêtre,

  1. Var. Aussi, d’en recevoir visite et compliment,
    Et lui donner entrée en qualité d’amant,
    S’il faut qu’à vos projets la suite ne réponde,
    Je m’engagerois trop dans le caquet du monde. (1644-56)
  2. Var. Ce que vous souhaitez est la même justice ;
    Et d’ailleurs c’est à nous à subir votre loi :
    Je reviens dans une heure, et Dorante avec moi. (1644-56)