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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/179

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CLARICE.

L’invention est belle, et Lucrèce aisément
460Se résoudra pour moi d’écrire un compliment :
J’admire ton adresse à trouver cette ruse[1].

ISABELLE.

Puis-je vous dire encor que, si je ne m’abuse,
Tantôt cet inconnu ne vous déplaisoit pas ?

CLARICE.

Ah ! bon Dieu ! si Dorante avoit autant d’appas,
465Que d’Alcippe aisément il obtiendroit la place !

ISABELLE.

Ne parlez point d’Alcippe ; il vient.

CLARICE.

Ne parlez point d’Alcippe ; il vient.Qu’il m’embarrasse !
Va pour moi chez Lucrèce, et lui dis mon projet,
Et tout ce qu’on peut dire en un pareil sujet[2].


Scène III.

CLARICE, ALCIPPE.
ALCIPPE.

Ah ! Clarice ! ah ! Clarice, inconstante ! volage !

CLARICE[3].

470Auroit-il deviné déjà ce mariage ?
Alcippe, qu’avez-vous ? qui vous fait soupirer ?

ALCIPPE.

Ce que j’ai, déloyale ! et peux-tu l’ignorer[4] ?
Parle à ta conscience, elle devroit t’apprendre…

  1. Var. Nous connoîtrons Dorante avecque cette ruse, (1644-56)
  2. Var. Et tout ce qu’on peut dire en semblable sujet. (1644-56)
  3. Dans l’édition de 1692 : CLARICE, bas.
  4. Var. Ce que j’ai, malheureuse ! et peux-tu l’ignorer ? (1644-56)