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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/204

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Qu’elle pût un moment vous piper en votre art,
Rendre conte pour conte, et martre pour renard :
D’un et d’autre côté j’en entendrois de bonnes.

DORANTE.

Le ciel fait cette grâce à fort peu de personnes :
935Il y faut promptitude, esprit, mémoire, soins,
Ne se brouiller jamais, et rougir encor moins[1].
Mais la fenêtre s’ouvre, approchons.


Scène V.

CLARICE, LUCRÈCE, ISABELLE, à la fenêtre ;
DORANTE, CLITON, en bas.
CLARICE, à Isabelle[2].

Mais la fenêtre s’ouvre, approchons.Isabelle,
Durant notre entretien demeure en sentinelle.

ISABELLE.

Lorsque votre vieillard sera prêt à sortir,
940Je ne manquerai pas de vous en avertir.

(Isabelle descend de la fenêtre et ne se montre plus.)
LUCRÈCE, à Clarice.

Il conte assez au long ton histoire à mon père.
Mais parle sous mon nom, c’est à moi de me taire.

CLARICE.

Êtes-vous là, Dorante ?

DORANTE.

Êtes-vous là, Dorante ?Oui, Madame, c’est moi,
Qui veux vivre et mourir sous votre seule foi.

  1. Var. Ne hésiter jamais, et rougir encor moins (a). (1644-60)

    (a) Voltaire dit au sujet de ce vers : « Ne hé est dur à l’oreille ; on ne fait plus difficulté de dire aujourd’hui : J’hésite, je n’hésite plus. »
  2. Les mots à Isabelle manquent dans les deux éditions de 1644 ; et de même avant le vers 941 et le vers 949 les mots à Clarice.