[1].
Sa fleurette pour toi prend encor même styleIl devroit s’épargner cette gêne inutile.
Mais m’auroit-il déjà reconnue à la voix ?
C’est elle ; et je me rends, Monsieur, à cette fois.
Oui, c’est moi qui voudrois effacer de ma vie
Les jours que j’ai vécu[2] sans vous avoir servie.
Que vivre sans vous voir est un sort rigoureux !
C’est ou ne vivre point, ou vivre malheureux ;
C’est une longue mort ; et pour moi, je confesse
Que pour vivre il faut être esclave de Lucrèce.
Chère amie, il en conte à chacune à son tour.
Il aime à promener sa fourbe et son amour.
À vos commandements j’apporte donc ma vie,
Trop heureux si pour vous elle m’étoit ravie !
Disposez-en, Madame, et me dites en quoi
Vous avez résolu de vous servir de moi.
Je vous voulois tantôt proposer quelque chose ;
Mais il n’est plus besoin que je vous la propose,
Car elle est impossible.
Je pourrai tout, Madame, en tous lieux, contre tous.
- ↑ Var. Il continue encore à te conter sa chance.
CLARICE, à Lucrèce. Il continue encor dans la même impudence. (1644-56) - ↑ Telle est ici l’orthographe de toutes les éditions, y compris celle de 1692. Voyez plus bas, p. 236, note 2, le même vers écrit différemment (avec accord du participe) dans plusieurs éditions.