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DORANTE.
Le ciel te donne un hymen sans souci !
Scène III.
DORANTE, CLITON.
CLITON.
Il est mort ! Quoi ? Monsieur, vous m’en donnez aussi,
À moi, de votre cœur l’unique secrétaire,
À moi, de vos secrets le grand dépositaire !
Avec ces qualités j’avois lieu d’espérer
Qu’assez malaisément je pourrois m’en parer[1].
DORANTE.
Quoi ! mon combat te semble un conte imaginaire ?
CLITON.
Je croirai tout, Monsieur, pour ne vous pas déplaire ;
Mais vous en contez tant, à toute heure, en tous lieux[2],
Qu’il faut bien de l’esprit, avec vous, et bons yeux[3].
Maure, juif ou chrétien, vous n’épargnez personne.
DORANTE.
Alcippe te surprend, sa guérison t’étonne !
L’état où je le mis étoit fort périlleux ;
Mais il est à présent des secrets merveilleux :
Ne t’a-t-on point parlé d’une source de vie
- ↑ Un peu plus haut (acte II, scène vi, vers 703 et 706) Cliton a dit :
Avec ces qualités j’ose bien espérer
Qu’assez malaisément je pourrai m’en parer.
Ces deux passages sont ironiques ; Voltaire a donc tort de dire : « On peut remarquer qu’espérer ne se prenant jamais en mauvaise part, ne peut pas servir de synonyme à craindre, et qu’ici l’expression n’est point juste. » - ↑ Var. Mais vous en contez tant, à toute heure, en tout lieu,
Que quiconque en échappe est bien aimé de Dieu. (1644-63) - ↑ Var. Que pour en échapper il faudroit de bons yeux. (1664)